Tou Bichvat
Dates
Dimanche 16 & Lundi 17 janvier 2022
A l’occasion de Tou bichvat, le Nouvel an des arbres, célébration de la nature nourricière dont nous a gratifié l’Eternel, il me semble opportun de partager avec vous ces quelques réflexions que m’inspirent ce verset biblique :
« L’Eternel-Dieu prit donc l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le soigner». (Genèse, 2, 15).
Face à ce qui est devenu un sentiment d’urgence de devoir agir pour la sauvegarde de notre planète, si l’on postule que « le jardin d’Eden » et « l’homme » sont des métaphores de la Terre et de l’humanité qu’elle porte, ce verset me semble induire deux idées essentielles :
– La Bible plaçant l’Homme dès le début en présence et en relation avec la nature, l’évolution inexorable d’une humanité vers une urbanité dominante a profondément et durablement affaibli sa sensibilité à la préservation de l’écosystème. Les peuples amérindiens ou africains, par exemple, peuvent, nous aider à réinvestir ce lien perdu avec Mère Nature.
– L’humanité a trop longtemps « cultivé » ou plutôt surexploité son environnement, rempli et soumis la terre (Genèse, 1, 28) au détriment de sa protection. Le temps est venu de changer de paradigme. Aux responsables religieux d’apporter leur contribution en évoquant plus souvent dans leurs interventions auprès de leurs fidèles l’urgence vitale du développement durable. Dans la Bible, lichmor signifie aussi « espérer » (cf. Genèse 37, 11, où Jacob « attend » la réalisation des rêves prophétiques de son fils Joseph). Nous devons agir aujourd’hui pour un futur que nous ne verrons peut être pas, comme ce vieillard plantant des arbres qui donneront des fruits qu’il ne goûtera pas, évoqué par le Talmud.
Rabbin Michaël Azoulay.