Pourim et le déguisement
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Mercredi 16 mars
Mercredi 16 mars
Synagogue
18h30: Minha suivi d’Arvit
19h35: Lecture Méguila (Abraham Kohen)
21h>23h: Lecture Méguila (toutes les heures)
CCJC
RDC
18h30: Minha suivi d’Arvit
19h35: Lecture Méguila (Michaël Dahan)
1er étage
19h35: Lecture Méguila (pour les enfants)
Espace Meyers
RDC
18h30: Minha suivi d’Arvit
19h35: Lecture Méguila (Michaël Levy)
Espace Bagatelle
19h30: Arvit et lecture Méguila
Jeudi 17 mars
Synagogue
7h: Cha’harit et lecture Méguila (Michaël Dahan)
9h: Lecture Méguila (toutes les heures)
17h30: Min’ha
19h30: Arvit
CCJC
‘Habbad
8h30: Cha’harit et lecture Méguila
RDC
9h: Cha’harit et lecture Méguila (Michaël Dahan)
1er étage
9h: Cha’harit et lecture Méguila (Yoël Berdah)
Espace Meyers
sous-sol
7h: Cha’harit et lecture Méguila
D’où provient l’usage communément répandu de se déguiser à Pourim ?
N’est-il que le résultat d’une « importation » en milieu juif des carnavals d’Europe et d’Amérique, hérités de rituels antiques avant d’être associés au calendrier chrétien ?
La littérature juive religieuse lui confère t-elle une certaine légitimité religieuse ?
La relecture d’une glose du Rema (Rabbi Moïse Isserles, 1525 env.-1572) au chapitre 696 du Choul’han ‘aroukh, m’a conduit à ces interrogations, tandis qu’un responsum (Ich matsliah’ sur Michna Beroura ) y a, au moins en partie, répondues. Et a fini de me convaincre de la faiblesse des arguments en faveur d’une coutume originellement et authentiquement juive.
Le Rema fait état de l’usage de porter des déguisements le jour de Pourim, et justifie par la joie propre à ce jour, le fait pour les hommes de porter des vêtements de femmes, et inversement, confusion des genres qui fait pourtant l’objet d’une interdiction biblique. Opinion unanimement critiquée par l’ensemble des décisionnaires.
En laissant de côté la question passionnante de savoir si une intention peut ou non modifier la nature transgressive d’une action, existe-t-il une origine « juive » au déguisement de Pourim ?
Certains la voient dans les vêtements royaux portés par Mardochée (donc déguisé en roi) tandis qu’Aman le promène à cheval « par la grande place de la ville » (Esther, 6, 11). Or, cette référence est généralement convoquée pour fonder le pieux usage de porter de beaux vêtements de fête le jour de Pourim.
D’autres y voient une allusion dans le personnage de l’eunuque, dénommé Harbona qui serait en réalité le prophète Elie, auquel le récit d’Esther attribue la suggestion faite au roi de pendre Haman en lieu et place de Mardochée (Esther, 7, 9).
Ou dans la dissimulation par Esther de son appartenance au peuple juif, du moins dans un premier temps, se faisant ainsi passer pour une non-juive. (Esther, 2, 20).
Le traité ‘Houlin du Talmud de Babylone, page 139b, estime quant à lui que le Pentateuque fait allusion à Esther lorsqu’il évoque le voilement (dont le nom d’Esther dériverait) de Dieu comme châtiment infligé à son peuple pour son infidélité, « se tournant vers des dieux étrangers. » (Deutéronome, 31, 18). Dieu se cacherait derrière le happy end de Pourim, qui ne se présente même pas comme un miracle, mais plutôt comme une suite de rebondissements politiques, le rouleau d’Esther étant l’un des rares livres bibliques où le nom divin n’apparaît jamais.
Enfin, dans le traité Chabbat du même Talmud, page 66b, il est question d’un masque destiné à effrayer les enfants, le terme d‘origine romaine (Pérami) le désignant, se rapprochant du mot Pourim. Toutefois, ce passage talmudique n’établit aucun lien avec la dite fête…
Autant de constructions intellectuelles tardives pour « judaïser » un usage et asseoir sa légitimité.