Édito Lag Baomer
EDITO Lag Baomer 5782
Nous arrivons à la fête de Lag BaOmer (33 e jour du compte du Omer) qui revêt une importance
fondamentale dans notre marche vers notre objectif le don de la Torah à Shavouot.
Mais, en quoi ce jour de Lag BaOmer est-il si remarquable ? Celui-ci n’est pas inscrit dans la Torah et
il semble que sa célébration originelle soit liée à des évènements et non sur ordre Divin.
En effet, il existe deux raisons principales à la consécration de ce jour : d’une part la fin de l’épidémie
qui décima 24000 élèves de Rabbi Akiva ; d’autre part le jour où Rabbi Shimon Bar Yoh’ai quitta ce
monde.
Ces deux raisons (ou évènements) sont en fait deux aspects de notre travail divin que nous
devons mettre à jour à ce moment.
Premier enseignement : comme le Talmud dans le traité Ybamot page 62b le souligne, l’épidémie
qui frappa ces 24000 Maitres d’Israel était due au manque d’honneur qu’ils ne se prodiguaient pas
l’un l’autre. Comment imaginer que des Grands Sages de notre peuple et qui plus est dont le
leitmotiv de leur Maitre, Rabbi Akiva, était « tu aimeras ton prochain comme toi-même », aient pu
manquer de considération pour leur prochain. Leur faute fut de ne pas accepter la façon
d’appréhension de la Torah de l’autre, et de vouloir avec bons sentiments pourtant les remettre
dans le droit chemin, c’est-à-dire leur propre vision et façon de penser. Cependant, la Torah
est plurielle et chaque prisme est une parole d’Hakadosh Barouh’ Hou. Notons que le deuil des
élèves de Rabbi Akiva est plus long que la période de deuil des deux temples (33 jours contre 21
jours). Tout ceci pour nous enseigner que pour recevoir la Torah, la mettre en application et la faire
vivre il faut laisser et honorer la place de l’autre. Comme l’enseignait le célèbre philosophe
Emmanuel Levinas (1906-1995) le visage de mon prochain reflète la véritable image d’Hashem a
fortiori sa Sagesse en Torah !
Le deuxième enseignement est encore plus profond. En effet, la deuxième raison est la hiloula (jours
du décès) de Rabbi Shimon Bar Yoh’ai. Celui-ci faisait partie des cinq derniers élèves de Rabbi Akiva
qu’il choisit pour transmettre toute la Torah. Néanmoins, Rabbi Shimon Bar Yoh’ai a quelque chose
de singulier par rapport aux Sages de son époque. Comme le relate le Talmud dans la traité Shabbat
pages 33b/34a, Rabbi Shimon Bar Yoh’ai refusa de reconnaitre les bienfaits de la colonisation
romaine telle que la construction de routes, de ponts ou de bains publiques. Pour sa désapprobation
publique il fut condamné a mort et du se cacher avec son fils Rabbi El’azar dans une grotte pendant
treize ans. Leur nourriture fut exclusivement les fruits d’un caroubier et leur boisson de l’eau d’une
source. Mais pendant cette période il rédigea le livre le plus mystique du judaïsme, le Zohar (traduit
par splendeur). L’enseignement de Rabbi Shimon Bar Yoh’ai est la connaissance des secrets de la
Torah appelés Kabbala. La révélation du Zohar n’est rien d’autre que la révélation des lumières les
plus intenses de la Torah. Nous rappellerons que ces enseignants étaient connus et transmis de
Maitres en Maitres depuis Adam HaRishon en passant par Avraham puis Moshé.
Pour conclure, permettez-moi de rendre hommage à Rav David Ménaché z’’l qui nous a quitté
pendant Pessah’. Rav Ménaché n’a cessé de rendre accessibles les enseignements du Zohar pour
notre génération. Ainsi, il a mis en valeur que le jour de Lag BaOmer n’avait pas été choisi au hasard
par Rabbi Shimon Bar Yoh’ai. En effet, si nous considérons la guématria (valeur numérique) de
l’expression Lag LaOmer nous obtenons 379. Ce chiffre n’est autre que le 74 e nombre premier. Or 74
en hébreu s’écrit עד qui signifie « temoin ».
En ce 33 e jour du Omer et afin de témoigner de notre singulière mission en tant que peuple juif,
notre tâche et de nous avancer vers la réception de la Torah par deux voies qui sont indissociables :
la prise en compte et le respect de la Torah d’autrui, mais aussi et surtout l’étude sans cesse plus
profonde de notre Torah dans ses moindres secrets. C’est cela qui permettra à notre génération de faire venir le Mashiah’ !
Amen
Lag BaOmer Sameah’
Michael LEVY